Là-haut…

Je me lève sentant le matin arriver. Je commence à allumer le feu avec le petit bois encore mouillé bien que nous l’ayons placé au-dessus des braises avant de nous endormir. Je réchauffe le thé au beurre pour Purba qui dort encore. Il est 5h et dehors il pleut. Comme tous les jours, le brouillard est épais. Il ne laisse entrevoir de l’extérieur qu’un voile blanc uniforme. Le thé bout enfin. Je commence à me réchauffer malgré le froid. Je sers une tasse et la tends à Purba. Il se lève. Dans un silence profond, entre l’espace du rêve et du jour à venir, nous sirotons notre thé. Il ne faut pas trop tarder. Purba doit traire les cauri (yaks femelles). Il faut passer ce moment difficile, sortir des couvertures, ce placenta temporaire qui nous protège des conditions extérieures. On enfile nos chaussures, elles aussi mouillées. Nous voici dehors.